Accueil Yoyo
             Il était une fois un vilain petit asticot tout ébouriffé de bons sentiments qui se promenait comme un gai luron sur un sinueux chemin de forêt. Tout seul. Avec son petit sac à dos vert pour se confondre dans les feuillages, il déambule sourire aux lèvres sans savoir vraiment vers où il va. La seule chose qu'il sait, c'est qu'il marche et qu'il faut continuer à marcher. C'est ce qu'il fait. 
 

        Des heures durant, il suit donc cet étroit sentier étrange et envoûtant. Exténué et transpirant comme un boeuf, il arrive enfin devant un somptueux château lui rappelant celui de la Belle au bois dormant, qui rappelez-vous toute belle et toute douce qu'elle est, se tape quand même le prince à la fin de l'histoire hein !

        L'asticot arrive donc devant les portes du majestueux édifice qui s'ouvrent comme par magie... c'est alors qu'une tripotée de nains (sept pour être exact. Comme par hasard !!!!) tout nus et tout joyeux l'accueillent à bras ouverts, canettes de Kro à la main. Inquiet et apeuré par un tel spectacle, l'asticot les suit tout de même pour arriver dans une salle sombre où il découvre, non sans surprise, Madame Blanche-Neige en personne en train de danser face à Barbe Bleue sur de la techno métallique et vrombissante. En remuant son petit popotin d'asticot tant bien que mal pour faire comme tout le monde, notre ami traverse donc la salle en épiant ladite Blanche-Neige qui ne semble vraiment pas avoir pris que de la neige ce soir...ou alors de la bonne poudreuse colombienne. Toujours est-il qu'elle est en transe, qu'elle se déhanche comme une folle en se laissant tripoter par les mains baladeuses de Barbe Bleue, qui dans pareilles situations ne perd jamais le nord (quel cochon celui-là !!), et qu'elle transpire presque autant que l'asticot qui ne s'attarde pas dans cet endroit déplaisant et inconfortable.

        Il débouche ensuite dans un couloir glacial à l'entrée duquel un schtroumpf vert (oui...encore un qui a absorbé diverses substances illicites sans doute) lui fait gentiment remarquer qu'il sent le roquefort et qu'il serait de bon ton qu'il aille illico presto prendre une bonne douche. Vexé mais conscient de sa crasse, l'asticot obéit. Nu comme un vers, il nettoie donc son petit corps tout fragile quand tout à coup, les 101 dalmatiens débarquent en trombe dans la salle de bain... Pris de panique devant une telle furie canine, l'asticot réfléchit deux secondes, puis après avoir songé appeler Starsky et Hutch à la rescousse, se dit qu'il serait préférable de prévenir Cruella et le capitaine Crochet pour qu'ils règlent une fois pour toutes leurs comptes à ces sales clébards. Alors que de ses doigts boudinés, il commence à composer le numéro du portable de Cruella, il est soudain pris de remords à la vue du cent unième dalmatien lui mordillant gaiement le derrière... Lâchant une petite larme, il raccroche le téléphone et se baisse pour prendre le gentil toutou dans ses bras. Mais le toutou en question ne l'entend pas de cette oreille et se saisit du téléphone pour appeler...devinez qui !!!!!!... Les aristochats !!! Il ne manque plus qu'eux se dit l'asticot qui, bien décidé à foutre le camp le plus vite possible, prend ses jambes à son coup et regagne l'extérieur de la demeure sans même saluer un Pinocchio complètement défoncé au bicarbonate de soude (ça existe ça ??) sur le canapé...

        De retour dehors, le petit asticot se dit qu'il y a vraiment des gens bizarres sur cette planète. Des gens en qui on ne peut pas avoir confiance. Chancelant et la tête basse, il rebrousse donc chemin en avalant son dépit à grosse gorgée et en retenant ses larmes avec dégoût.
 
 
 
 
 
 
 

Yoyo l'Asticot