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	Josette, jeune fille de dix-neuf ans, vit depuis plusieurs années maintenant seule avec sa mère dans une petite ferme bretonne. Son père est mort en se faisant broyer par son tracteur V10 Massey Ferguson. Josette avait alors onze ans.

          Ce jour-là, elle avait accompagné son père dans les champs. Pour faire plaisir à sa fille, Bébert le paysan lui propose de tenir le volant de l’engin. La fille, enjouée, accepte sans se douter qu’elle vient de signer l’arrêt de mort de son père. En effet, après quelques mètres parcourus dans son champ de lisier, le tracteur bloque et s’arrête net. C’est un gravillon qui bloque la roue arrière gauche du monstre de la nature. Bébert décide d’aller voir ce qu’il se passe et descend du tracteur. Malheureusement, il n’avait pas vu la jambe de sa petite fille chérie qui traînait par là et il s’emmêle lamentablement les pieds avant de s’étaler dans le frais lisier. Il se relève tout de même avec le sourire aux lèvres alors que Josette est pétée de rire sur son engin. Tandis qu’il s’allonge en dessous de la machine pour débloquer la mécanique, Josette manque de s’étouffer de rire et commence à paniquer d’où son mouvement de bras incontrôlé qui déclenche tout un système à l’arrière du tracteur.

        Ce geste malheureux couvrit la petite Josette du sang vert de son extra-terrestre de père. Et oui, c’est alors qu’elle comprit pourquoi son papa mangeait du fumier à longueur de temps et surtout pourquoi il devait toujours pisser la tête en bas. Ce truc d’extra-terrestre a d’ailleurs toujours fait râler sa mère qui passait ses jours et ses nuits à nettoyer les erreurs de ciblage de son mari dans les toilettes. Une chose est sûre, il ne pisserait désormais plus à côté de la cible. En effet, tout son corps était éparpillé mais Josette put malgré tout repérer un bras à quelques mètres du tracteur et une jambe à l’autre bout du champ. Elle n’en revenait toujours pas : son père était un extra-terrestre. Après quelques secondes de réflexion, elle se mit à sourire. Elle venait de réaliser qu’il y avait moyen de se faire du blé. Pas conne la Josette ! Elle plongea dans la bouillie verte et granuleuse et se mit à l’ouvrage. Elle recollait les morceaux de son pauvre E.T. Elle s’était en effet rendue compte qu’avec quelques tubes de UHU et quelques rouleaux de scotch, elle pourrait passer faire un tour chez Pradel et son Odyssée de l’étrange.

        Quelques semaines plus tard, ce fut chose faite. Elle empocha le magot et il paraît qu’elle projette maintenant d’investir dans une nouvelle ferme pour sa mère et dans un nouveau tracteur. Un V12.