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          En ces temps reculés, il existait un beau jeune chevalier paysan au lac de Paladru, nommé Yohannus, qui avait pour mission de défendre le royaume de la princesse Stéphannus, duchesse de Gougnafié, de l’invasion barbare qui se faisait de plus en plus menaçante. En effet, les armées bretonnes s’avançaient dangereusement avec pour but de s’emparer de toute la région du lac de Paladru et de ses 503 habitants. 
 

           Yohannus et son courage à toute épreuve se préparait donc à repousser l'ennemi mais ses plans et stratégies étaient souvent troublés par l’image incessante de la princesse Stéphannus qui voguait dans son esprit.Ce n’était pourtant qu’un simple et misérable chevalier paysan mais Yohannus rêvait de se la faire et de se rouler nu avec elle dans les orties et les fougères des champs environnants. Il voulait lui montrer ses forts attributs et ses monstrueux organes (oui, on lui a toujours trouvé de grands pieds !!). Avec sa cotte de maille, il voulait la prendre rageusement sur son grand cheval blanc et assouvir ses pulsions dans un donjon du château mais il savait que ce serait difficile d’atteindre le cœur de sa dulcinée.

        Il décida alors de battre à lui tout seul toutes les armées bretonnes pour pouvoir espérer un jour rencontrer sa beauté. Une beauté qui n’en était d’ailleurs pas vraiment une… 85kg de barbaque montés sur un système de piliers communément appelés jambes, elles-mêmes soutenues par deux gros pieds pustuleux et nauséabonds. Son visage ? Une abomination ! Son nez crochu humait de jour comme de nuit l’haleine fétide, capable de rivaliser avec le plus efficace des insecticides pourtant ultra performants à cette époque, de sa bouche dont s’échappaient parfois deux ou trois vers blanchâtres gigotant de plaisir à l’idée de retrouver un monde plus vivable… Ses yeux, d’un blanc opaque comme ceux d’une truite que l’on vient de sortir de l’eau et de cogner contre un arbre pour être certain de tuer cette chieuse qui frétille sans cesse et qui vous échappe des mains, reflétaient  toute sa laideur. Elle était donc horriblement vilaine mais Yohannus l’aimait un peu à la manière d’une mouche qui aime tant le cul d’un âne.

        Il décida donc de renverser à lui seul les troupes ennemies. C’est ce qu’il fit. Seul contre des milliers de sauvages bretons assoiffés de sang, il se battit vaillamment et il explosa avec vigueur chaque crâne ennemi, jusqu’au dernier, sans plier. Il évita flèches, lances, haches, épées, bazookas, missiles et utilisa sa fourchette laser (oui, c’est un pote à Obi-Wan Kenobi, le lascar !) pour remporter la victoire finale, sans une égratignure.
Après avoir bravé victorieusement tous ces dangers, il se rendit alors au château en espérant enfin chevaucher Stéphannus et son corps de déesse. En effet, il était plein d’espoir et il avait même pris le temps de lui fabriquer une paire de boucles d’oreilles artisanales avec les yeux et les poils des bretons morts au combat.

        Le corps ruisselant du sang ennemi, il arriva au château en se voyant déjà embrasser sa tendre fougueusement avec soupe de langue et compagnie. Il savait bien qu’elle fréquentait déjà le prince Gilberttus mais il pensait qu’elle ne pourrait pas lui résister et qu’elle lui sauterait au cou. Il marchait donc tranquillement, le cœur joyeux, mais alors qu’ils se refroquait correctement pour être à peu près présentable, il se prit l’énorme porte en bois sur le coin de la gueule. Sûrement un écrou ou un truc comme ça qui a lâché. En tout cas, toujours est-il que Yohannus était là… étendu, sans vie, sur le sol, comme un con, compressé par l’immense porte d’au moins 1 tonne 787kg environ. Son crâne céda sous le poids et seule sa main droite, qui dépassait de dessous la porte, restait visible. Et oui, le pauvre garçon réajustait son caleçon (qui était de la même matière que sa cotte de maille d’ailleurs… ça devait le gratter aussi ! Faut le comprendre merde !!) de la main gauche.

        Yohannus et Stéphannus ne vécurent donc pas heureux et n’eurent pas beaucoup d’enfants. La belle princesse ignora toujours l’identité de ce pauvre chevalier paysan qui ne fut donc jamais considéré comme un héros mais plutôt comme le mec qui ne cherche pas les ennuis et qui préfère se mettre carrément au devant des emmerdes.
Quelle misère !!
 

 
 


Yoyo l'Asticot